lundi 4 décembre 2017

En attendant l'affectation

Je rentre à la Possonnière, maigre, pâle, défait. Ma mère a du mal à me reconnaître et semble toute retournée. Je ne puis tout de même pas lui avouer que c'est là le résultats de nos nuits sans sommeil et des bons soins de ma petite amie. Je lui explique que "onze heures de travail par jour, sans dimanches ni fêtes, etc., etc. "

Et me voici de nouveau à la Possonnière, au vert, ce qui d'ailleurs n'a rien de négligeable pour ma santé.

Quelques jours plus tard, le Petit Courrier, journal local nous annonce qu'un examen pour les jeunes de la classe 16 aura lieu à Angers. Les jeunes gens admis recevront immédiatement le grade d'aspirant d'Infanterie et suivront ensuite des cours pour passer sous-lieutenant.

Officier dès le départ, c'est une affaire (j'ignorais alors que ceci équivalait à une condamnation à mort) ; aussi décidai-je bien vite mon ami Chaslot à nous faire inscrire pour cet examen.




Ceci se passait quelques jours plus tard à l'Université catholique. Je me vois encore sur le banc des étudiants en possession des textes proposés.

Fort heureusement les matières demandées ne correspondaient nullement au programme de nos écoles d'Arts et Métiers. Celles-ci tenaient sans nul doute possible à la classe de philosophie et j'eus le loisir d'y pêcher lamentablement.

Miraculeusement, devrais-je dire, car reçu, j'étais aspirant d'infanterie... et sûrement rayé des contrôles à brève échéance.

Imprudence, bêtise de ma part, sans doute, mais toujours avec l'excuse de n'en rien savoir.

Quelques jours plus tard, arrive mon affectation : "Sapeur-mineur au 9ème régiment du Génie". Somme toute une bonne affaire. Je n'en savais sans doute rien à cet instant mais, plus tard, j'ai pu constater que tout, absolument tout, valait mieux que d'être biffin. ainsi soit rendu hommage à mes frères de l'Infanterie que j'ai si bien connus et dont j'ai pu apprécier, vivant leur vie, l'insondable misère.




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