Un beau jour, départ à Angers à la caserne du 6ème Génie.
Tous les candidats E.O.R. de la région, 3ème, 6ème, 9ème, 10 ème Génie sont là. Nous pirouettons pendant une dizaine de jours et puis on nous fait passer un examen.
Nous rentrons ensuite à Murs dans notre jeu de boules en attendant les résultats.
Une quinzaine passe, et puis un beau jour, une note arrive qui m'enjoint de partir le lendemain pour suivre les cours d' E.O.R. au 6ème Génie à Angers. Je suis le seul reçu de la section. Il est vrai qu'il se présentait un tas de pauvres types du niveau du certificat d'études (pardon !) mais qui n'avaient aucune chance de passer un examen de la force du bachot.
Déjà le premier jus, chef de notre cantonnement au jeu de boules, me parle comme à un supérieur.
Saint-Maurille à nouveau. On m'habille cette fois en bleu horizon. Les premiers uniformes qu'on voit à Angers et, du coup, on reconquiert tous les regards des Ponts-de-Céaises. Je me trouve superbe.
Angers - Caserne du 6ème Génie
Pendant 2 mois, enfermés au quartier du 6ème, nous en verrons de cruelles.
Adieu les bonnes parties avec Nino, Debray, l'Arc en Ciel, Faipoux... et le rouget à trois sous le litre (il a augmenté).
Dans la vaste cour, emplie de commandements on ne peut plus sonores, les juteux ont de la voix. Il faut pivoter, courir, s'épuiser. Nous crevons littéralement de faim. Comme je regrette Mûrs et son jeu de boules.
Enfin la fin approche. On nous a gavés de leçons sur les travaux de mine, les galeries en bon terrain, en mauvais, entre les deux. Nous n'y comprenons rien à proprement parler. Nous n'avons en effet aucune pratique.
Je sèche assez lamentablement à l'examen de sortie sur la partie "travaux du génie" car on ne fait pas un sapeur en si peu de temps. Il y a tellement de façons de faire un pont et il y entre tellement d'éléments qu'il faut connaître nommément et numériquement par cœur. Du moins je puis répondre sans hésitations aux questions "Instruction général" qui sont, à tout casser, de l'ordre du baccalauréat.
Tout ceci fait que, comme une grande partie des candidats, je suis nommé sergent.
D'après son état des services, Bernard Mazé a obtenu successivement les grades suivants :
- Sapeur mineur de 2ème classe le 10 avril 1915, à son incorporation
- Sapeur mineur de 1ère classe le 27 août 1915
- Caporal le 11 septembre 1915
- Sergent le 1er octobre 1915



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