Et c'est là que vont alors nos pensées, vers cette zone chaotique où l'on se bat. Ne sont-ils pas d'une autre race, ceux qui s'y défendent, défiant la mort, vivant tous l'effroyable menace toujours suspendue nuit et jour, sans trêve.
Vers eux vont toute notre sympathie, toute notre admiration et, si par hasard, un régiment descendant des lignes passe dans le village, nous lui dédions toute notre amitié, muette et respectueuse.
Comme le cœur nous battra quand nous partirons à notre tour pour ce pays de mort, vers cette zone de mystère qu nous interrogeons des yeux.
Au début de février, il est fortement question d'une offensive boche qui doit se développer dans la région de Verdun précédée d'un fameux bombardement, de cent heures, dit-on. On parle du 6.
Mais le 6, rien ne se déclenche. Les boches auraient-ils abandonné ?
Quelques jours passent et, une belle nuit (le 21 février 1916), le grondement habituel du canon s'est accentué à tel point que ce n'est plus qu'un roulement ponctué par les coups, plus lourds, des grosses pierres. Et ce roulement infernal remplissait les granges, pénétrait dans les maisons.
" Ce qu'ils se mettent les pères ! Où est-ce donc?. Le lendemain nous avons su : c'était l’affaire de Verdun qui commençait.
Ainsi, à 150 kilomètres, l'effroyable bombardement roulait sans trêve constituant un bruit de fond que nous entendîmes pendant des jours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire