vendredi 22 décembre 2017

Blanche R. , pauvre fille....

Lorsque nous passons vers la Bicheterie, je reconnais, dans la maison qui précède, une ancienne connaissance de la Possonnière, Blanche R. 

Pauvre fille ! Dans quelle mouise absolue est-elle tombée ? Crevant de faim, elle s'est adressée un jour à l'escouade qui couchait là. Elle a partagé leur gamelle mais aussi leurs bottes de paille et, tous les soirs, elle sert de paillasse à une douzaine de poilus.

Faisons lui un sort tout de suite à celle-là.

En 1921, année de grande récolte, j'étais, un après-midi ensoleillé d'octobre, à goûter le vin nouveau chez Pierre Ménard, l'entrepreneur qui fut longtemps maire de la Possonnière. Comme je sortais du cellier, je vis, montant la rue, une femme nippée comme une princesse, robe de dentelles de grand prix, chapeau du tonnerre, etc.. Enfin, une apparition à en rester pantois. Intrigué, je demandais à Pierre Ménard :"Mais qui est-ce ?"
Et lui de répondre :  "Mais tu la connais bien ! C'est Blanche R. Elle est la maîtresse d'un banquier belge. Elle a sa voiture, son chauffeur. Sa soeur Jeanne qui l'avait reniée est maintenant toute heureuse d'hériter des robes qu'elle ne met que deux ou trois fois, de ses parures, etc."

Tant il est vrai que l'immoralité mène  à tout, même en n'en sortant pas. Mais tout de même ce n'était plus de la chair à trouffions.

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